Inverview in “La Gazette de Berlin”

 

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The Hoo, groupe de funk berlinois, composé d’un Français, de deux Sardes et d’un Russe, sont la preuve que le multiculturalisme n’a pas totalement échoué.

 

Leur histoire commence début 2012, le quatuor évolue sur diverses scènes berlinoises, ils enchaînent les concerts, gagnent même un concours (In Your Face n°3) et sortent un EP : « Hoo Nez», disponible sur Soundcloud. Les 4 musiciens se sont forgé leur propre identité musicale en puisant dans la funk, le jazz, le tout agrémenté de sons hip-hop et éléctro.

 

C’est à la terrasse d’un café de Prenzlauer Berg que nous avons rencontré Anthony Malka, jeune parisien expatrié sur les bords de la Spree. Il est claviériste, membre fondateur de la bande mais aussi DJ à ses heures.

 

La Gazette : Un petit point «origine», d’où venez-vous ?

 

Anthony Malka : Je suis de la région parisienne, j’ai fait du piano au conservatoire pendant 10-11 ans ensuite j’ai fait un peu de jazz, j’ai commencé a toucher un peu à tout, à jouer dans différents projets électro, hip-hop. J’ai aussi fait une école de commerce à Reims où je ne suis pas beaucoup allé… Mais j’avais un groupe là bas pendant 2-3 ans, c’est là que j’ai entendu parlé de Berlin.

 

La Gazette : Comment s’est formé le groupe?

 

Anthony Malka : On s’est rencontré à une jam session au Acud. A ce moment là les deux Italiens ne jouaient pas mais ils avaient un autre groupe à l’époque qui s’appelait Funkey. J’ai vu leur carte de visite et je me suis dit que ce serait marrant de voir des Italiens qui faisaient de la funk et puis on s’est mis à jamer ensemble. J’ai d’abord commencé à bosser avec le chanteur, Tristano, puis on a intégré le bassiste qui m’a ensuite présenté Alex : le batteur.

 

La Gazette : Parlez-nous de votre musique.

 

Anthony Malka : Ce qu’on fait c’est un mix de funk jazz un peu hip-hop. On s’est baladé sur la scène hip hop de Berlin, on a fait plein de clubs, on a même gagné une sorte de concours. Mais on n’est pas un groupe funk typique avec 15 cuivres, des percu, on n’a même pas de guitare, on voulait vraiment fonctionner à quatre. L’idée au départ c’est de sonner un peu à la General Elektriks, très orienté claviers, avec des clavinets. Le résultat est vraiment fidèle à l’idée que je m’en était faite et c’est assez plaisant.

 

La Gazette : Quelles sont vos influences musicales ?

 

Anthony Malka : On a beaucoup d’influences communes: toute cette scène funk des années 70  comme Funkadelic, on écoute aussi de la soul, du jazz, des trucs un peu plus rock. Tristano (le chanteur) a une formation classique, le batteur est plus hip-hop mais y a pas trop de divergences ; on parle vraiment tous la même langue. On essaye vraiment d’aller fouiner à droite à gauche, chercher des influences intéressantes même électro. On aimerait bien travailler sur des sons un peu plus synthétiques.

 

La Gazette : Comment se passe le travail de composition ?

 

Anthony Malka : Je suis arrivé avec une dizaine de compo’ qu’on a développées ensemble mais là c’est vraiment tout le monde qui s’y met, finalement il y a que le batteur qui se contente de jouer (rires). Évidemment le chanteur a besoin d’un peu de temps pour écrire ses textes mais ce qui est intéressant c’est qu’il rappe en italien. The Hoo est un projet qui existe depuis pas très longtemps, ça fait 6 mois qu’on bosse ensemble (on a fait notre premier concert en février 2012) et ça commence à plutôt bien marcher, on commence à tourner pas mal dans Berlin.

 

La Gazette : Pourquoi s’être installé à Berlin ?

 

Anthony Malka : Quand on m’a parlé de Berlin je me suis dit que c’était la ville idéale pour faire ce que je fais. Quand tu veux démarrer un projet c’est important d’avoir le temps et ici tu n’as pas de pression financière, tu as du temps, de l’espace, tu rencontres du monde ; Berlin est l’endroit rêvé ! Je me rappelle avoir fait un concert le premier jour de mon arrivée à Berlin et depuis je n’ai jamais arrêté de jouer. C’est aussi ce nombre incalculable de clubs, cette facilité que tu peux avoir à jouer partout, pour moi cette ville est une sorte de laboratoire ! Si tu sais te discipliner t’as vraiment la possibilité de faire les choses correctement. Honnêtement j’ai pas mal voyagé et Berlin reste le meilleur endroit que je connaisse, ça fait maintenant 5 ans que j’habite ici et je suis très heureux.

 

La Gazette : Vos lieux phares pour jouer à Berlin ?

 

Anthony Malka : On a joué plusieurs fois au Chester’s Music Inn, un ancien bordel à Kreuzberg, un endroit très hip hop, c’est là qu’on a fait notre concours. On a joué deux fois au café Burger, un endroit un peu trop touristique à mon goût. Récemment on a joué dans un hôtel super branché, le Nhow, à côté des bureaux d’Universal, c’est là qu’on a eu notre premier concert dans des conditions sympas avec un cachet décent. En fait on joue un peu dans toutes les config’ mais malgré tout on préfère les endroits plus underground comme la Zur Möbelfabrik, c’est une cave, le truc typiquement berlinois, comme tu pouvais voir dans l’émission Tracks. C’est vraiment dans ce type d’endroit qu’on est le plus à l’aise.

 

La Gazette : Quels sont vos projets à venir ?

 

Anthony Malka : On a sorti un Ep digital uniquement disponible sur Soundcloud, l’idée maintenant c’est d’avoir 15 compo’ d’ici là fin de l’année, d’aller en studio et de sortir un truc ; on doit au moins avoir 2 heures de set pour pouvoir tourner encore plus. Là on réfléchit si on essaye de trouver un label ou si on tente de monter nous mêmes une petite structure, c’est pas très compliqué de nos jours. En tout cas il faut qu’on trouve un tourneur pour s’occuper de nos dates, parce que pour le moment c’est moi qui m’en charge et ça me prend beaucoup de temps.

 

La Gazette : Où est ce que tu te vois dans 10 ans ?

 

Anthony Malka : Berlin… A Neukölln ! (rires)

 

Pour les voir en concert :

 

Le 20.09 au Tausend Bar

 

Le 05.10 au CCCP Bar

 

Le 23.11 au Junction Bar

 

 Pour plus de sons, vous pouvez faire un tour sur leur Souncloud ici

 

 

Marilou Pinville

 

Le 18.09.2012

 

The Hoo